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Wednesday, 30 November 2016

The Manuscript of Cléry's Journal is auctioned


On 19th October this year, the manuscript was auctioned of Cléry's famous journal of the last days of the French royal family. It was one of over 600 lots in the collection of Lucian and André Tissot-Dupont (of the pens and lighters) sold  by Piasa in Paris. The manuscript represents Cléry's personal copy which served as the basis for the first printed edition of 1798.  It comprises 144 pages bound into six booklets and is a fair copy in the hand of a secretary, but with numerous autograph additions and corrections.   Cléry's family, who owned the manuscript until 1898, considered  that it may in fact have been entirely transcribed by Cléry himself. (According to P. Le Verdier, the original was a "manuscrit brouillon" consisting only of fragmentary notes).



The manuscript has several interesting annotations. There is a long note, dated November 1797,from the imperial censor who refused permission for the journal to be published in Vienna. Following this setback, Cléry journeyed to Blankembourg where on 21st January 1798 he presented the work to a visibly moved comte de Provence. Written on the title page in the future Louis XVIII's own hand, is the verse from the Aeneid which was later printed in the published work:

Animus meminisse horret - my spirit trembles with horror at the memory.

The sale also included the original copy of the first edition sent to Louis XVIII by Cléry, with his handwritten dedication.





The manuscript sold for €54,000 against an estimate of 30,000-50,000 . The autographed book made 24,000.







Henri-Pierre Danloux, Portrait of Jean-Baptiste Cléry (1759-1809), valet de chambre of  Louis XVI
This drawing of 1798 was auctioned in Christie's sale of the Rothschild Collection Marie-Antoinette in November 2015.








References

Piasa, Paris:  Sale of the Bibliothèque Tissot-Dupont 18-19th October 2016: 
·         Description du Lot 325

[Louis XVI].
CLÉRY, Jean-Baptiste Hanet, dit, Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple Pendant la captivité de Louis XVI, Roi de France. Par M. Cléry, Valet de chambre du Roi. 
[Manuscrit], Paris [Vienne], 1793-[1797] 

TRÈS PRÉCIEUX MANUSCRIT PERSONNEL DE CLÉRY AUQUEL IL PORTA DE NOMBREUSES ADDITIONS ET CORRECTIONS AUTOGRAPHES : , - CELUI QU'IL VOULUT PUBLIER À VIENNE EN 1797 MAIS QUE LA CHANCELLERIE REFUSA (LONGUE ANNOTATION MANUSCRITE DU CENSEUR).
, - CELUI QU'IL VOULUT OFFRIR À LOUIS XVIII LE 21 JANVIER 1798, QUI AJOUTA DE SA MAIN SUR LA PAGE DE TITRE DU PRÉSENT MANUSCRIT LE VERS DE L'ÉNÉIDE : "ANIMUS MEMINISSE HORRET" ("MON ÂME TREMBLE D'HORREUR À CE SOUVENIR").
CE MANUSCRIT SERVIT À L'IMPRESSION DE L'ÉDITION ORIGINALE ET PROVIENT DIRECTEMENT DES DESCENDANTS DE CLÉRY ; IL EST CONNU ET CITÉ DEPUIS 1896, DATE À LAQUELLE IL SORTIT DE LA FAMILLE
MANUSCRIT de 144 pages en 6 cahiers in-4 (270 x 206mm). 


Ce "manuscrit au net", selon la terminologie du partage notarié des héritiers de Cléry datant de février 1896, est de la main d'un secrétaire. Son écriture est fort proche de celle de Cléry lui-même, si bien que ses héritiers le pensaient entièrement autographe. Ce manuscrit et les fameux objets de la succession Cléry ont été étudiés par P. Le Verdier dans la Revue des Questions historiques en 1896 (voir infra).
, En 1798, ce manuscrit servit à l'impression du célèbre journal du fidèle serviteur de Louis XVI et de sa famille. Il est de l'écriture d'un secrétaire mais porte d'importantes CORRECTIONS ET ADDITIONS AUTOGRAPHES DE CLÉRY. L'édition originale de 1798 en a tenu compte et en suit très exactement le texte, à part quelques passages restés inédits ou de légères variantes. 

CORRECTIONS AUTOGRAPHES DE CLÉRY : elles sont très nombreuses et se distinguent des corrections que le copiste a lui-même portées. Nous ne donnerons ici d'abord que quelques numéros de page où ces corrections de Cléry figurent, rétablissant le texte primitif oublié par le copiste ou ajoutant quelques mots à ce texte : pp. 3, 5, 6, 7, 10, 11, 13, 16, 18, 20, 21, 30, 31, 37, 38, 48, 53, 66, 67, 69, 70, 80, 104, 114, 117, 124, 125, 126, 127, 131, IMPORTANTES ET PRINCIPALES ADDITIONS AUTOGRAPHES DE CLÉRY : , p. 32 : c'est la plus importante des additions, elle a trait au programme d'éducation et aux lectures des Enfants royaux. Ils ne correspondent pas à ce que la Convention souhaite. Il s'agit de deux longs béquets et d'une correction représentant PLUS DE 31 LIGNES DE TEXTE. Cléry est revenu sur le texte primitif, p. 50 : addition de 12 lignes, p. 56 : addition d'une note de bas de page, p. 75 : plusieurs lignes sur le Dauphin. Il reconnaît l'un des gendarmes qui les avait identifiés à Varennes : "c'est lui dit-il à voix basse [à la Reine], dans notre Voyage de Varennes", p. 81 : touchante anecdote INÉDITE CAR NON REPORTÉE dans l'édition originale, à propos d'une partie d'échecs entre le Roi et Madame Élisabeth : "Prenez garde, ma Sœur, lui dit sa Majesté, votre Roi va se trouver enfermé. Je n'ai pas à craindre un pareil coup de votre part, lui répondit-elle, vous êtes trop bon françois pour cela", p. 103 : quelques mots sur le procédé de correspondance secrète par les fenêtres, entre la Reine et Louis XVI , p. 133 : quelques lignes, AVEC UNE TRÈS PRÉCIEUSE ADDITION AUTOGRAPHE DE LA MAIN DU COMTE DE PROVENCE, FUTUR LOUIS XVIII, SUR LA PAGE DE TITRE : ce vers de Virgile, tiré de l'Énéide (II, 12), lorsque Énée dit à Didon : Animus meminisse horret... Virg (soit : "mon âme tremble d'horreur à ce souvenir").
Comme Michaud l'atteste dans l'article Cléry de sa Biographie universelle : "ce fut ce Prince [Louis XVIII] qui écrivit sur le manuscrit l'épigraphe : Animus meminisse horret", MENTIONS manuscrites de la chancellerie de Vienne. La première en allemand sur la page de titre datée du 9 novembre 1797. La seconde à la fin du dernier cahier, que l'on peut traduire ainsi : "L'impression de ce manuscrit ne peut être permise ni à Vienne ni dans les états héréditaires, ni même dans les endroits dépendants de ces états, où il se trouverait des imprimeries. Cependant l'auteur est libre de le faire imprimer hors les états autrichiens. Vienne, ce 30 novembre 1797. Signé : Oliva. Manu propria", NOTE manuscrite par un notaire sur la page de titre du premier cahier ATTESTANT EN 1896 LA PROVENANCE CLÉRY : "Inventaire dressé après le décès de Mme Vve Le Besnier née de Gaillard, dite Cléry de Gaillard, par Me Carré, notaire à Rouen, le treize février mil huit cent quatre vingt seize. Cote première. Pièce unique" , PIÈCE JOINTE : portait gravé de Cléry d'après le tableau de Danloux, Le manuscrit a été placé dans une chemise de papier marbré puis dans une boîte de maroquin à grain long orné d'un décor doré d'inspiration néo-classique 

PROVENANCE : Jean-Baptiste Cléry -- Mme Édouard de Gaillard, née Cléry -- Mme Le Besnier, sa fille, d'où la vente de 1896 -- acquis en 1972 par André Tissot-Dupont, Le Journal de Cléry est l'un des textes les plus foudroyants de la littérature révolutionnaire. Il met en scène avec une grande sobriété de style un moment tragique de l'histoire de France qui court de la prise des Tuileries le 10 août 1792 au 21 janvier 1793. Le Journal constitue une source irremplaçable sur le procès du Roi. Le livre connut un succès éclatant. Le tirage à 6000 exemplaires de l'édition originale fut vendu en trois jours. L'ouvrage fut sept fois réédité en français la même année, traduit en anglais et en italien.
Jean-Baptiste Cléry, après la mort du Roi le 21 janvier 1793, ne fut définitivement libéré qu'avec Thermidor, le 27 juillet 1794. Madame Royale, seule survivante, quitta la prison du Temple en décembre 1795 pour être échangée et envoyée à Vienne. C'est là que Cléry la rejoint. Il lui lut son Journal et chercha à publier dans la capitale des Habsbourg ce présent "manuscrit au net". En atteste la mention de refus du censeur impérial le 30 novembre 1797. La Cour de Vienne n'éprouvait aucune sympathie pour les Français exilés puisqu'elle signait en même temps la paix avec les révolutionnaires ; elle ne voulait pas donner écho aux malheurs d'un monarque. Cléry s'en fut alors à Blankenburg, en Allemagne, pour lire ce manuscrit et l'offrir au comte de Provence : "Étant parti de Vienne pour me rendre en Angleterre, je passai à Blankembourg dans l'intention de faire hommage au Roi de mon manuscrit". C'est la mention qui clôt l'édition originale du livre en 1798. Il le lut le 21 janvier 1798 au frère de Louis XVI qui, bouleversé, ajouta de sa main le vers de Virgile sur la page du titre du présent manuscrit, donnant ainsi à Cléry une sorte d'imprimatur royal. L'un des textes majeurs de l'histoire de France était né.
Le manuscrit demeura dans la famille jusqu'en 1896 où, à la faveur de l'extinction d'une branche des héritiers de Cléry, il passa en vente à Rouen. P. Le Verdier eut alors accès à la totalité des souvenirs familiaux et put dans un article de la Revue des Questions historiques éclaircir la genèse de ce texte majeur. , Le fidèle Cléry était enfermé avec son maître. L'usage des crayons et du papier leur fut assez vite retiré. Il ne pouvait donc rédiger que des notules. Elles constituent ce que l'on appelle le "manuscrit brouillon" (Le Verdier, p. 275).
Ce manuscrit est fragmentaire. Dès 1896, Le Verdier écrivait : "il n'en reste plus que quelques cahiers". À la fin de 1795, Cléry résidait à Strasbourg chez une certaine Mlle Kugler. Elle "lui fit passer à Vienne une copie qu'elle transcrivit sur de minces feuilles de papier" ; ce manuscrit est appelé en 1896 le "Livre-journal de Cléry". Il était tout aussi fragmentaire que sa matrice. Il servit de support au présent "manuscrit au net" que Cléry composa et acheva à Vienne. À la fin de l'automne 1796, il le soumit à la Chancellerie impériale puis au comte de Provence. Ce manuscrit et le succès du livre contribuèrent à donner aux derniers Bourbon la légitimité du malheur. 

RÉFÉRENCES : P. Le Verdier, "Les reliques de la famille royale et les descendants de Cléry", Revue des Questions historiques, Paris, juil. 1896, pp. 264-280 -- H. Becquet, Marie-Thérèse de France. L'orpheline du Temple, Paris, Perrin, 2012

·         Description du Lot 326 
[Louis XVI].
CLÉRY, Jean-Baptiste Hanet, dit, Journal de ce qui s'est passé à la Tour du Temple pendant la captivité , de Louis XVI, roi de France, Londres, de l'imprimerie de Baylis, se vend chez l'Auteur, 1798 

REMARQUABLE EXEMPLAIRE CHARGÉ D'HISTOIRE. , LE JOURNAL DE CLÉRY AVEC UN ENVOI DE L'AUTEUR AU FUTUR LOUIS XVIII. LE FRÈRE DE LOUIS XVI FUT LE PREMIER AUQUEL CLÉRY LUT SON OUVRAGE. IL AJOUTA L'ÉPIGRAPHE DE VIRGILE (VOIR LE MANUSCRIT) QUI FIGURE ICI IMPRIMÉE SUR LA PAGE DE TITRE. EXEMPLAIRE RELIÉ EN MAROQUIN PROVENANT DES ANCIENNES COLLECTIONS AUBRY VITET ET RAPHAËL ESMÉRIAN 
ÉDITION ORIGINALE, PREMIER ÉTAT à l'adresse du No. 29, Great Pulteney-Street, In-8 (228 x 138mm), avec la liste des souscripteurs 

ILLUSTRATION : vue de la Tour du Temple gravée par Audinet en frontispice, plan de la Tour et fac-similé gravé d'un billet de Marie-Antoinette, ENVOI autographe signé de Cléry : Monsieur Frère du Roi, Par son très humble et très obéissant fidèle serviteur, Londres le 31 mai 1798. 
RELIURE ANGLAISE DE L'ÉPOQUE ATTRIBUABLE À AUGUSTE-MARIE COMTE DE CAUMONT.Maroquin rouge à grain long, décor doré, roulette et filets en encadrements, dos long très orné et doré, tranches dorées. Étui

PROVENANCE : Louis XVIII, roi de France (envoi) -- Aubry Vitet (ex-libris) -- Raphaël Esmérian (ex-libris ; 1972, II, n° 164, 10000FF)
À son départ de Vienne, Cléry se rendit à Blankembourg où résidait le comte de Provence, futur Louis XVIII. C'est au frère de Louis XVI qu'il fit le premier la lecture de son manuscrit le jour anniversaire de l'exécution, soit le 21 janvier 1798. Louis XVIII lui montra les souvenirs de son frère qui lui étaient parvenus et apposa de sa main sur le manuscrit le fameux vers de Virgile qui devint l'épigraphe de l'édition originale.
On connaît plusieurs exemplaires avec envoi de Cléry, dont l'un à Madame Royale. Celui de Louis XVIII est évidemment le plus chargé d'émotion. On se souvient des paroles de Chateaubriand en 1822, dans ses Mémoires d'Outre-Tombe : "Nous assistâmes ensemble (avec Fontanes) à une scène digne de ces temps d'amertume : Cléry, dernièrement débarqué, nous lut ses Mémoires manuscrits. Qu'on juge de l'émotion d'un auditoire d'exilés, écoutant le valet de chambre de Louis XVI, raconter, témoin oculaire, les souffrances et la mort du prisonnier du Temple". La publication du Journal de Cléry eut un retentissement considérable, dans les milieux de l'Émigration comme dans toute l'Europe, et jusqu'en France puisque le Directoire en publia une édition travestie : Cléry parlait comme un "laquais" et Louis XVI comme un "portefaix" (Chateaubriand). 

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